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COMMERCE DE L'AiL

LES PREMIERS NEGOCIANTS EN AIL

Tous les Beaumontois se rappellent avoir vu vendre de l’ail sur le marché . Mais les paysans y apportaient essentiellement le surplus de leur production. Il existait cependant, de manière embryonnaire, un négoce de l’ail..

 

 

Monsieur Bonnevie, président du syndicat des producteurs d’ail, en témoigne : son grand-père domicilié à Esparsac allait au marché de Lavit qui se tenait le vendredi acheter quelques gerbes d’ail qu’il revendait à Beaumont le samedi avec un faible bénéfice. Trois gerbes d’ail, c’était là la limite qu’il s’était fixée, lui permettaient en ce temps-là de gagner trois sous.
En 1936, à Beaumont le marché se tenait rue de l’église

 

Madame Jeanne DURAN, la pionnière du commerce de l’ail à Beaumont raconte que la vente s’effectuait alors en gerbes, (des paquets de 25 reliés par 4, donc 100 têtes qui constituaient une gerbe. Le poids n’était pas pris en compte. Seul comptait le nombre de têtes vendues.

Le marché commençait à 13 heures 30 ou 14 heures, en ce temps-là on disait deux heures de l’après-midi, et au fur et à mesure des achats, on voyait des tas d’ail se constituer au fond de la rue de l’église, devant l’emplacement de l’actuelle Caisse d’Epargne.

Monsieur Touéry venait les chercher en fin de soirée avec sa charrette à deux chevaux. Il existait quelques marchands d’ail à Beaumont, parmi lesquels Messieurs Laffite, Gautier, Béquié, la maison Taupiac et Guillas, Mme Miramont, de Lavit. Mme Duran se rappelle son premier achat : 16 bottes d’ail alors qu’aujourd’hui les échanges se mesurent en tonnes.
Ensuite le marché s’est tenu sous la halle


Pendant la guerre, les hommes partis au front, Mme Duran est restée toute seule pour acheter de l’ail. A la campagne, on manquait de bras. La production continuait à exister, mais on ne pouvait plus peler l’ail et personne ne l’achetait.

1940 -1941

Monsieur Bousquet, alors président de la Chambre de Commerce et d’Industrie qui s’occupait de la répartition des céréales, pommes de terre, oignons et ails sur le territoire national a demandé à Mme Duran de fournir de l’ail . Elle a alors acheté un petit camion, et puisque les gens ne venaient plus sur le marché en raison des difficultés de locomotion, elle allait dans les villages et jusque dans les fermes récupérer l’ail qu’elle vendait non nettoyé, puisqu’il n’y avait plus de main d’oeuvre pour assurer ce travail

Toute la vente d’ail, pendant cette période passait par elle, ou presque, car M. Roucolle se rappelle une autre négociante intrépide de cette époque. Mme Tournier, qu’on avait surnommé La Piquén se faisait livrer, la nuit, par les femmes et les enfants restant dans les fermes, de l’ail dans des sacs de jute transportés par des chars à boeufs, qu’elle acheminait en camion vers Toulouse.
Après la guerre , on a vu réapparaître les autres négociants, qui ont repris leur négoce interrompu et Max Salomon a commencé à expérimenter, à innover et réussi à entraîner derrière lui un certain nombre de producteurs pour travailler sur la qualité de l’ail, le clonage, la lutte contre les maladies mais aussi la commercialisation

PRODUCTEURS ET NORMALISATION

A partir de 1958 avec l’affectation de M. SALOMON au Foyer du Progrès à Beaumont et les recherches des agriculteurs pour produire un ail meilleur, se fait jour une nouvelle mentalité : la commercialisation ne se fait plus au petit bonheur la chance mais on voit se mettre en place une exigence de qualité.
En 1962, lancement du sac de 5 kg (inconnu jusqu’alors) et premières ventes groupées des membres du CETA (Centre d’Etudes Techniques Agricoles) au marché des Halles, à Paris, toutes les semaines.

En 1963, M. Gérard Tartanac est le premier à présenter de l’ail en sac de 5 kg sur le marché de Beaumont.

Organisation de la première Foire concours de l’ail avec le Comice Agricole , le syndicat d’initiative et la municipalité de Beaumont sous l’autorité de M. TELLIEZ, ingénieur d’agronomie aux services agricoles de Montauban. On le voit aux efforts liés à la production d’un meilleur produit (rencontres, échanges, réflexions, expérimentation sur la culture) répond un effort similaire pour une sélection des produits récoltés en fonction de critères d’appréciation de leur valeur commerciale

La normalisation permet de parler un langage commun et de clarifier les transactions en garantissant aux acheteurs successifs un maximum de sécurité. Elle s’efforce de participer à la moralisation du marché de l’ail.
Pour cela, les critères retenus sont :

  • L’identification du vendeur
  • La définition du produit en stipulant le nombre et la variété (ce qui suppose en amont une définition des défauts graves et l’éviction des produits non conformes)
  • La classification en catégories (extra, catégorie I, catégorie 2) différenciées par des couleurs : rouge, vert et jaune
  • Le calibrage et la mention du poids net


La normalisation des conditionnements porte sur la présentation :
Sacs, gerbes ou tresses doivent répondre à des normes précises. Le marquage permet l’identification du responsable de la vente, indique l’origine, la variété, le calibre et le type commercial de l’ail vendu En somme la normalisation apporte une garantie au consommateur. C’est une démarche de qualité.
Les syndicats de producteurs se sont battus pour l’imposer. Elle est devenue obligatoire pour les échanges communautaires dès le 1er juin 1965 et pour le marché intérieur depuis le 1er Juillet 1969.

  En 1965, création d’une coopérative de vente : la COOP AIL avec 70 adhérents. Le Président est Roger DABASSE. Un apport de 3 tonnes hebdomadaires avec dépôt officiel de la marque Ail de Beaumont par le CETA et le syndicat des producteurs.
En 1971, création de la SICALOMAIL, émanation de 4 coopératives: la CAMB de Beaumont, Sainte-Christie dans le Gers, Les Silos Garonnais situés en Haute-Garonne et la CAFA de Fleurance.
En 1978-1979, seules la société Qualisol et l’APAL (association des Producteurs d’ail de Lomagne) font partie de la SICALOMAIL
Avec FRUGERS, la SICALOMAIL est le seul groupement de producteurs qui occupe une place importante sur le marché de l’ail
  En 1986, un certain nombre de producteurs Lomagnols commencent à produire des semences certifiées, gage de qualité pour le produit à venir.
Ils se regroupent en 1992 dans une association qui prend le nom d’ACSO Association de commercialisation de semences certifiées du Sud-ouest

LES CRISES DE L'AIL

Le marché de l’ail a toujours été en dents de scie. Il faudrait faire la moyenne sur cinq ans pour arriver à déterminer les périodes propices et celles qui sont désastreuses.
C’est une culture qui enregistre de très importantes variations en fonction des aléas de la production. Deux exemples significatifs :
Au cours de l’année 1956, il a gelé. L’ail était rare, donc très cher.
En 1958, grosse production, mévente. Certains producteurs ont laissé l’ail sur le marché, d’autres l’ont brûlé sur place en guise de geste de révolte

A cela s'ajoutent les crises liées aux relations avec les autres pays producteurs d'ail qui n'ont pas toujours les mêmes contraintes que les producteurs Français et qui peuvent casser les prix.

QUELQUES DATES

  • 1976 : Crise avec l'Italie
  • 1979 : Crise avec l’Espagne
  • 1983 : L’ail espagnol provoque la colère des producteurs
  • 1986 : Tentative de vente d'ail au cadran

Actuellement, la crise est peut-être plus grave encore, elle concerne cette fois l'ail Chinois.

PARTENAIRES DU MARCHE


LES CONSOMMATEURS Usage industriel : alimentaire ( Industrie de la salaison essentiellement ail déshydraté )
non alimentaire
Usage domestique

PRODUCTEURS ET JARDINIERS : La consommation de semences d’ail est très importante. Elle concerne environ 1/5è de la production, ce qui est considérable
Aujourd’hui où peut on acheter de l’ail ? En grandes surfaces: 80 % des produits commercialisés
Marché traditionnel et jardineries : le reste de la production
Du marché traditionnel au négoce international
La région Midi-Pyrénées fournit à elle seule 63 % de la production nationale et la Lomagne 12 000 tonnes .
Le négoce de l’ail est relativement concentré avec 6 opérateurs principaux qui sont de rang international.
L’activité évaluée en 96 à 935 millions de chiffres d’affaires et qui génère 630 emplois directs
Les contraintes liées au négoce
Les crises générées par l’ail Espagnol, l’ail de Chine tout récemment

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