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LE CARTULAIRE

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baronnie quilz nous monstreraient et lesquelz y avoit fait planter ledit juge de Verdun ; et tout aultrement requeroit estre par nous procede comme par ledit arrest nous estoit commis et mande faire. A quoy par reverend pere messire Raymond de Gordon, prothonotaire de nostre Saint-Pere le pape, oncle maternel des enfans et heritiers dudit feu seigneur de Gimat, ses nepveuz, fut dit que les enfans dudit feu seigneur de Gimat qui estoient pupilz et en jeune aage avoient leur tuteur le senechal d'Agenois, lequel a ce navoit point este appelle, mais seulement luy qui nestoit point leur tuteur, procureur, ne acteur, mais causa humanitatis, et comme leur oncle maternel, avoit demande coppie dudit arrest au sergent qui l'avoit adjourne, laquelle n'avoit peu avoir; par quoy la demandait avant toute euvre ? ensemble de lexecutoire contenant nostre dita commission; qua habita, consentoit en tant que povait a lexecution dudit arrest, pourveu que luy assignissions certain jour a comparoir en ladita court ou autre pour lesditz enfans pupilz qui jamais n'avoient este oiz, et remanebant indeffensi, qui ne devions vouloir pour estre par icelle court oiz sur le second chef dudit statut de querelle a lencontre desditz consulz.

Et nous, commissaire dessusdit, feismes publicque e exposition en romans (En langue romane) dudit arrest, laquelle faicte, dismes audit prothonotaire que par iceluy ne luy pouyons assigner aucun jour et que ne le ferions point; mais quod provideret sibi sur ce, comme bon luy sembleroit, et apres que luy eusmes octroye coppie dudit arrest et executoire et de tout nostre present proces, se avoir le vouloit. En procedant a lexecution dudit arrest par vertu diceluy que tenions en noz mains en mectant la sentence dudit juge de Verdun a deue execution, ressaisismes et gardames diffinitive lesditz consulz, manans et habitans dudit lieu de Beaumont en possession et saisine de liberte et franchise de ne payer aucun peaige ou leude au lieu et toute ladite baronnie de Gimat, allant et retournant audit lieu de Beaumont, pour leur bestiailz, merceries et...

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marchandises lesquelz et lesquelles en passant par ladite terre et baronnie de Gimat pourteroient et conduroient ou pour le temps avenir feroient pourter et conduyre, et pareillement les estrangiers venans vendre leurs bestiailz , merceries et marchandises quelxconques audit lieu de Beaumont allant et retournant par ladite baronnie de Gimat esdites libertes et franchises destre francs et quictes dudit droit de peaige par toute la baronnie de Gimat ; et ce, es personnes desditz consulz, sindic et autres manans et habitans dudit lieu de Beaumont dessus nommes, et par la tradition et bail que feismes dudit arrest es mains disseulx consulz et sindics, et feismes et personnes dudit prothonotaire de Gordon, messire Raymond de Sanseurre, prebstre, cure desditz lieux de Gimat et d'Esparsac , Raymond Daux, bayle, Bernard de Ramondenx, Jehan Cavaillac, Jehan de Vincens, et Anthoine Boyer, consulz dudit lieu de Gimat, inhibition et deffence ausditz enfans du feu seigneur de Gimat, leurs tuteurs et autres entremecteurs de leurs besoignes et affaires en ladite baronnie de Gimat, a la peine de cinq cens marcs dargent, que doresnavant ilz neussent a lever, cueillir ne exhiger ou faire cueillir, lever et exhiger de aucuns habitans dudit lieu de Beaumont et autres estrangiers allans et passans par ladite baronnie de Gimat avec leurs bestailz, merceries et marchandises comme dessus ; ains les eussent a souffrir et laisser joyr et user desdites libertes et franchises sans en icelles leur mectre ou donner aucun empeschement ou destourbier, et levasmes la main du Roy et tout empeschement mis en la chose contencieuse pour le debat desdites parties au prouffit desditz consulz et habitans et aussi estrangiers comme dessus, a quoy ledit prothonotaire pour lesditz enfans, ses nepveuz, causa humanitatis comme dessus, na consenty en tant que ladita execution et nostre present exploict pourroit prejudicier a iceulx enfans ses nepveuz, qui comme disoit obstant leur jeune aage indeffensi et inauditi, remanebant privati de leur dit droit de peaige et...

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...en appela ladita court de parlement. Et lesditz bayle, consulz et autres dudit lieu de Gimat illec presens nous respondirent quilz nestoient en riens de la present matiere et se gardaroient de mesprandre.

Et nous commissaire dessusdit respondismes audit prothonotaire que navions en riens greve lesditz enfans ses nepveuz ne entendions faire, par quoy nadmettions point sa dite appellacion. Et pour plus ample responce a icelle sa dite appellacion luy baillasmes et octroyasmes le double dudit arrest et de nostre present proces verbal, quant avoir le vouldra, en luy faisant les inhibicions et exploictz que dessus, dont pareillement il appela; et nous luy dismes et respondismes comme dessus. Le tout fait en presence de Poncet de Pardelhan, escuier, habitant dudit lieu de Gimat; maistre Anthoine Soldadier, notaire, habitant de Montauban; Anthoine Chalier ; Pierre Vincens, du lieu de Haulte rive ; Marot de Garde et Raymond Valery, habitans du lieu de la Vit de Leomaigne, et de plusieurs autres illec estans. Et atant nous sommes departiz de ladite place; et accompaignez des consulz, sindic et autres que dessus, nous sommes transpourtez hors ledit lieu de Gimat et asses pres diceluy audedans de ladite baronnie sur le grant chemin par lequel on vient de Mauvoysin, de Gimont et de plusieurs autres lieux et quartiers audit lieu de Beaumont, et en deux paulx quarrez plantez en terre avons en signe de ladite maintenue ressaysiment et nostredit exploict par Seguin de la Coronne, et Anthoine du Buysson, sergens royaulx dudit lieu de Beaumont, fait lever et oster de lung desditz paulx ung petit aiz de boys, ouquel estoient depainctes les armes dudit seigneur de Gimat, et en checun diceulx paulx par lesditz sergens feismes en presence dudit prothonotaire mectre et affiger une fleur de liz paincte en ung tros de parchemin; Et requerant que dessus, acompaignez dudit prothonotaire et autres dessus nommez, nous sommez transpourtez pres le lieu de la Mocte de Cumont, et en ung pal qui sur le bort du grant chemin, pour le debat desdites parties et par commandement dudit juge de Verdun quant avoit exequte

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sadite ordonnance, y avoit este plante, feismes par lesditz sergens en signe de nostre dit exploit mectre et affiger une fleur de liz, telle que dessus, et apres nous sommes transpourtes devant la porte dudit lieu de la Mocte, et avons fait venir par devant nous, present toujours ledit prothonotaire, Vidau de la Garde , bayle , Guillaume Ginier, Guillaume de Not et Guillaume Sabatier, dudit lieu de la Mocte, ausquelz avons notiffie le contenu dudit arrest et aussi nostre dit exploict ; et leur avons fait et a Berton Poytevin, qui a eu charge pour ledit feu seignor de Gimat lever le peaige audit lieu de la Mocte et baronnie de Gimat, absent, aux personnes desditz presens les inhibicions à la peine que dessus ; lesquelz nous ont respondu que la chose ne leur touche en riens et quilz se garderont de mesprandre, et en oultre quilz le notifieront voulontiers audit Poytevin, quant le verront, et ledit prothonotaire pour sesditz nepveuz ne sy est consenty comme dessus.

Après lesquelles choses, partans dudit lieu de la Mocte, acompaignez desditz prothonotaire, consulz, sindic, et autres dudit Beaumont que dessus, nous sommes transpourtez audit lieu d'Esparsac devant la porte duquel lieu estans requerant ledit sindic que dessus narration par nous faicte du contenu oudit arrest et exploict ja par nous fait, avons a Jehan du Vergier, Simon Silvestre et Jehan de

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Brueil, consulz, Bertrand du Boys, Raymond Mares et Raymond de Plaulx, habitans dudit lieu d'Esparsac et a leurs personnes, aux personnes des autres habitans dudit lieu d'Esparsac absens, signifie lesditz exploitz, et leur avons fait les inhibitions à la peine et telles que dessus et commandement quilz layent a signiffier aux autres habitans dudit lieu absens, ainsy quils se sont offerts faire, et en oultre nous ont respondu que la chose ne leur touche en riens, et s'en rapportoient au seigneur de Gimat, leur seigneur naturel, et aux tuteurs de ses enfans et heritiers, et ledit prothonotaire ny a consenty, comme dessus.

Et atant mais sommes departiz dudit prothonotaire et aussi dudit lieu d'Esparsac, et en nous en venant audit lieu de Beaumont, requis comme dessus, en ung poirier qui est sur le grant chemin, et auquel on disoit ledit juge de Verdun, quant avoit exequte sadite ordonnance, avait fait mettre et affiger une fleur de liz, feismes par lesditz sergans royaulx, en signe de nostredit exploict et execution entiere dudit arrest, mettre et affiger une fleur de liz, telle que dessus. Et a tant nous retornasmes en ladite ville de Beaumont, en laquelle estans le lendemain ensuivant, envoya par devers nous ledit prothonotaire un sien serviteur, auquel par nostre clerc feismes expedier la coppie

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desdit arrest et executoire contenans nostredite commission ; et depuis retournez en ladite ville de Tholouse. En tesmoing desquelles choses, nous, commissaire dessusdit, avons signe ce nostre present proces verbal de nostre seing manuel et scellé de nostre seel, le XIIe dudit mois davril l'an que dessus, mil quatre cens soixante dix huyt, apres Pasques (En rapprochant les dates de l'arrêt du Parlement et du procèsverbal de Jean Seguier, on voit que l'année commençait alors à Toulouse le jour de la Nativité et non à Pâques, qui tombait en 1478, le 22, mars, ni à la fête de l'Annonciation, c'est-à-dire le 24 mars.). Signature originale : J. Seguier.

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XX.

PROCÈS-VERBAL d'entérinement par Pierre de Nupces, licencié ès-décrets, bachelier ès-lois, conseiller du roi, son. juge de Verdun et de tout le comté de Gaure, commissaire à ce député, des lettres obtenues au parlement de Toulouse, le 16 avril 1477, par les consuls de Beaumont contre Pierre-Jean de Massoc, Girard de Moret et certains autres habitants dudit lieu.
Dans cet acte sont insérées lesdites lettres, portant que les consuls ayant prétendu qu'il existait à Beaumont une ancienne coutume défendant d'introduire dans la ville, sous peine de confiscation, aucun vin provenant d'un territoire autre que celui de Beaumont, si ce n'est en temps de disette et avec le consentement de la majeure et la plus saine partie des habitants, et lesdits de Massoc et de Moret ayant refusé de s'y conformer, la cour commettait Pierre de Nupces, le chargeait de faire mettre à exécution cet usage et de rendre bonne et prompte justice, après avoir entendu les parties.
En conséquence, ledit Pierre de Nupces fit assigner, le 27 mai suivant, par Pierre Dineti, notaire de sa cour de Beaumont, le syndic de la ville et un certain nombre de témoins désignés par Jean de Aquis, bayle et sergent royal dudit Beaumont, à comparaître devant lui pour déposer sur les faits avancés par les consuls.
Les auditions commencèrent le jeudi 29 mai, par la déposition de Me Antoine Dumos, notaire, syndic des habitants de Beaumont, dans laquelle il requit l'ajournement prochain de Pierre-Jean de Massoc et de Girard de Moret.
Ces derniers comparurent à l'instant, déclarèrent que les lettres de commission, citées plus haut, étaient obrectrices, subrectrices et de toute fausseté, et ils en demandèrent une copie afin de pouvoir délibérer sur leur contenu.
Le juge se borna à les autoriser à en prendre communication chez le notaire qui en était détenteur, et les mit en demeure de se présenter devant lui à l'heure de vêpres du même jour, à défaut de quoi il exécuterait sa commission.
Pierre-Jean de Massoc et Girard de Moret, assistés de Jean de Aquis, leur conseil et avocat, se rendirent à cette invitation et déclarèrent, par l'organe de ce dernier, qu'il était vrai qu'ils avaient introduit du vin étranger dans la ville, mais qu'ils y avaient été autorisés par la partie adverse, et qu'ils ne s'opposaient pas à l'entérinement des lettres de commission, sous la réserve, toutefois, qu'ils leur serait permis de prouver ce qu'ils venaient d'avancer; ce à quoi le juge déclara consentir.
Dès le lendemain, vendredi 30 mai, à 9 heures du matin, dans la boutique du notaire Dineti, ils comparurent devant lui et demandèrent un nouveau délai, après que les consuls et le syndic eurent réclamé l'entérinement des lettres.
Le juge leur donna jusqu'à midi, heure à laquelle il alla siéger dans la maison commune, où il trouva réunis les parties et un grand nombre d'habitants dont il entendit les dépositions, toutes conformes aux dires des consuls.
En conséquence, il déclara les lettres de commission entérinées, fit défense à Pierre-Jean de Massoc, à Girard de Moret et à tous autres d'introduire dans Beaumont, avant et après la fête de Saint-Michel, aucuns vins ou vendanges autres que ceux provenant du territoire de la ville, des vignes de Saint-Jean de Coquessac, dont les propriétaires étaient assujettis aux charges dudit lieu de Beaumont, et de la vigne de Jean Portarelle, prêtre, située dans le territoire de Glatens, mais durant sa vie seulement, sous peine de confiscation du vin et de la vendange, applicable moitié au roi et au syndic du monastère de Grandselve, moitié aux réparations du lieu de Beaumont ce à quoi lesdits de Massoc et de Moret, qui jusqu'alors avaient gardé le silence, déclarèrent donner leur aquiescement avec tous les habitants présents. - Suivent les dépositions de trois témoins, faites, on ne sait dans quel but, plusieurs jours après la conclusion du procès.

27 MAI 1477.

Modus per quem circa interinationem et debitum executionem litterarum commissionalium a domino nostro rege seu ejus cancellaria Tholose regia impetratarum et obtentarum, pro parte prudentium virorum consulum loci de Bellomonte , Senescallie Tholose et judicature Verduni, adversus et contra Petrum Johannem de Massoco et Girardum de Moreto et nonnullos alios dicti loci de Bellomonte habitatores, per honorabilem et circumspectum virum dominum virum dominum Petrum de Nuptiis, in decretis licentiatum et in legibus bacalarium, consiliarium dicti domini nostri regis, ejusque judicem Verduni et totius comitatus de Gaura (Le comté de Gaure) in partibus Vasconie, commissarium in hac parte auctoritate regia specialiter et litteratorie deputatum processum extitit, sequitur et continuatur.

Anno ab incarnatione domini millesimo quadragentesimo septuagesimo septimo, et die vicesima quarta mensis madii.
Noverint universi et singuli presentes pariter et futuri hujusmodi presentis processus verbalis seriem et tenorem inspecturi, visuri, lecturi ac etiam audituri, quod apud Bellomontem, judicature Verduni et Senescallie Tholosane, regnante illustrissimo principe et domino nostro domino Ludovico, Dei gratia Francorum rege, pro parte prudentium virorum consulum predicti loci Bellimontis, fuerit honorabili et circumspecto viro domino Petro de Nuptiis, in decretis licentiato et in legibus baccalario, consiliario domini nostri regis, ejusque judice Verduni et comitatus de Gaura in partibus Vasconie, exhibite, tradite et presentate quedam patentes et aperte litere commissionales in papiro scripte a dicto domino nostro rege, seu ejus cancellaria Tholose regia impetrante et obtente et sigillo ejusdem domini nostri regis cerca crocea cum simplici cauda impendenti sigillate, date Tholose decima sexta mensis aprilis, anno domini milesimo quadragentesimo septuagesimo septimo , ad instantiam dictorum consulum Bellimontis adversus et contra Petrum Johannem de Massoco, Giraldum de Moreto et nonnullos alios dicti loci Bellimontis habitatores impetratas, requirendo dicta pars presentans eumdem dominum judicem et commissarium in eisdem literis principaliter nominatum ut ad illarum interinationem et debitam exequtionem procedere vellet, juxta in eisdem literis sibi traditam formam, et quarum quidem literarum commissionalium tenor sequitur per hec verba.

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«Ludovicus, Dei gratia Francorum rex, judici nostro Verduni aut ejus locum tenenti, salutem; pro parte consulum loci de Bellomonte, judicature vestre, nobis fuit expositum graviter conquerendo quod in dicto loco Bellimontis est privilegium, usus et consuetudo inconcusse observatis quod ulli licet ponere seu immittere aliqua vina extranea sive in alio territorio quam in territorio dicti loci Bellimontis excreta infra dictum locum de Bellomonte, sub pena confiscationis dicti vini extranei applicandum medietate nobis et sindico monasterii Grandissilve, dominis dicti loci de Bellomonte, et alia medietate reparationibus dicti loci de Bellomonte, nisi tempore sterilitatis vinorum, et hoc cum concilio dictorum consulum atque majoris et sanioris partis habitantium dicti loci, et licet ulli licuerit dictum privilegium infringere, nichilominus Petrus Johannes de Massoco et Girardus de Moreto et nonnulli alii vina extranea sive in aliis territoriis quam in territorio dicti loci de Bellomonte excreta in dicto loco posuerunt seu immiserunt, et amplius, ponere seu immittere comminantur et satagunt, in ipsorum exponendo maximum prejudicium atque dampnum, sicut dicunt, nostrum super premissis remedium opportunum implorando, quocirca premissis attentis, privilegia, usus et consuetudines dicte ville observari volentes, mandamus, et quia propinquior judex ordinarius dictarum partium et rerum de quibus agitur esse dicimini, comittimus quatinus si vocatis vocandis vobis constiterit de dictis privilegiis usu et consuetudine et aliis premissis ad sufficientiam, vos in eo casu inhibeatis et defendatis seu inhiberi et defendi faciatis pro parte nostra, sub certis magnis penis nobis applicandis, dictis Petro Johanni de Massoco et Girardo de Moreto, ceterisque de quibus expedierit et fueritis requisiti ne vina aliqua extranea sive de alio territorio quam de territorio dicti loci de Bellomonte excreta in dicto loco de Bellomonte ponant seu immittant.
Quin ymo penam super hoc inditam pro vino jam posito nobis et partibus, vocato procuratore nostro in sede vestra, solvant, omniaque et quecumque in contrarium facta cassent, revocent , annullent, ac ad statum prestinum et debitum reducant seu

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reduci faciant, indilate compellendos ad hoc viis juris et remediis oportunis, compellendo et in casu debati ministretis inter ipsas partes, ipsis auditis, bonum et breve justicie complementum.
Quum sic fieri volumus, et dictis exponentibus concessimus et concedimus de gratia speciali per presentes litteras, subrepticiis impetratis vel impetratis ad hoc contrariis non obstantibus quibuscumque ; ab omnibus autem justiciariis, officlariis et subditis nostris vobis et a vobis deputandis in hac parte pareri volumus et jubemus.
Datum Tholose, die decima sexta mensis aprilis, anno domini milesimo quadragentesimo septuagesimo septimo post Pascha, et regni nostri sexto decimo.

« Per concilium, J. Compaing, Burnet. »

Quibus quidem literis regiis et commissionalibus superius insertis, eidem domino judici Verduni et commissario in eisdem nominato, modo premisso exhibitis et presentatis, et per ipsum dominum judicem et commissarium cum honore et reverentia detenta receptis, promptum et paratum se obtulit contenta in eisdem literis adimplere et exequi ; propter quod, litteras ajornatorias eidem parti presentanti contra partem adversam visuris procedi ad interinationem et debitum executionem earumdem et testes necessarios pro justificatione contentorum in eisdem concessit, quas per me Petrum Dineti notarium publicum ordinarium curie sue Bellimontis fieri et expediri jussit sub sequente verborum forma :

« Petrus de Nuptiis, in decretis licenciatus et in legibus bacalarius, consiliarius domini nostri regis, ejusque judex Verduni et comitatus de Gaura in partibus Basconie, comissarius in hac parte auctoritate regia specialiter et litteratorie deputatus, universis et singulis justitiariis et officiariis ad quos presentes littere pervenerint, aut eorum cuilibet, vel loca tenenti eorumdem, nec non cuicumque servienti regio primo super hoc requirendo, salutem.
Litteras dicte nostre commissionis in pargameno scriptas, pro parte consulum loci de Bellomonte, nostre judicature, impetratas et obtentas adversus et contra Petrum Johannem de Massoco, Giraldum de Moreto et nonnullos alios, [qui] vina extranea sive in aliis territoriis quam in dicto loco de Bellomonte excreta in dicto posuerunt seu immisserunt, datas Tholose die decima mensis aprilis, anno infra scripto, et quibus hec nostre littere alligantur, nos reverenter recepisse noveritis, quarum virtute et auctoritate vobis et vestrum cuilibet in solidum prout pertinuerit et fueritis requisiti, precipiendo mandamus quathinus ad instantiam dictorum consulum litterarum [executionem] dicte nostre comissionis impetrantium, adjornetis et perhemptorie supradictos Petrum Johannem de Massoco, Girardum de Moreto et omnes...

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alios infra scriptos, ut die jovis proxima, apud locum de Bellomonte et in curia ordinaria dicti loci, hora terciarum, coram nobis sufficienter compareant, visuris productionem et juramentum, receptionem testium et aliorum documentorum tunc coram nobis producendos [producendorum], nec non procedi ad interinationem et debitam executionem litterarum dicte nostre comissionis, aliasque facturis quod justum fuerit et rationis, cum intimatione eisdem adjornandos [adjornandis] facienda quod si tunc dictis die et loco et hora comparere obmiserint, aut plus debito prothellaverint, ad interinationem et totalem et debitam executionem litterarum dicte nostre commissionis juxta nobis in eisdem traditam formam per nos procedetur. Ad quos quidem diem, locum et horam adjornari volumus et mandamus omnes et singulos testes infra scriptos et nominatos personaliter comparituros et veritatis testimonium per eorum propria juramenta prohibituros super contentis in eisdem litteris et super quibus interrogabuntur inhibendo insuper dictos adjornandos et aliis de quibus pertinebit et expedierit et fueritis requisiti sub pena centum librarum domino nostro regi applicanda, ne aliquid in debite in prejudicium nostre predicte comissionis ac dilatione pendentibus intemptent seu immovent, intemptari seu innovari faciant quovismodo.

« Nomina testium adjornandorum sunt hec »

« Et primo, dominus Bernardus de Casanova, rector beate Marie de Gilhacto (Gillac. - Peut-être une église autrefois située dans le vignobles); Ramundus Mangoni; Johannes de Cruce; Bartholomeus de Sanssura; Johannes Chaubeu ; Johannes de Bosco ; Petrus Blanchi; Johannes Dorbas; Ramundus Arnaldi de la Jus; dominus Johannes Portarelli ; Ramundus de Moreta; et Petrus Anthonii de Arnaco. Datum in Bellomonte, die vicesima septima mensis madii, anno domini millesimo quadragentesimo septuagesimo septimo. - Petrus de Nuptiis. Petrus Dineti, notarius. »

Preinserte autem littere adjornatorie fuerunt debite executioni contra Petrum Johannem de Massoco et Girardum de Moreto, partem adversam, et testes in eisdem litteris nominatos demandate, prout constat per relationem seu subscriptionem a tergo ipsarum litterarum descriptam, per bajulum dicti loci Bellimontis in signum completi, mandati et fideliter executati factis [factas]; cujus quidem relationis seu subscriptionis tenor sequitur per hec verba :

Anno et die retro scriptis, Johannes de Aquis, bajulus et serviens regius loci Bellimontis retulit michi, notario infra scripto, se, dicta die, vigore et virtute hujusmodi litterarum citasse et ajornasse retroscriptos Petrum Johannem de Massoco et Girardum de Moreto, necnon discretum virum dominum Bernardum de Casanova et Ramundum Mangonis, personaliter, ad diem, locum, horam et actus,

 

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